Primaires républicaines : Romney seul contre tous ?
C’est à la veille des primaires de Caroline du Sud (qui auront lieu au 21 janvier) que le gouverneur du Texas Rick Perry a annoncé son désistement en faveur de Newt Gingrich. Un ultraconservateur envers un autre sommes toutes et Mitt Romney se retrouve être le dernier républicain « modéré » en lice face à trois « ultras » après l’abandon de John Huntsman le 16 janvier dernier. Face à cet étau qui se resserre quelles sont les chances de Romney d’arriver au bout de sa campagne ?
Et de quatre ! Les éliminations successives de Rick Perry (en chute libre depuis son trou de mémoire en direct) et de John Huntsman éclaircissent le paysage politique républicain alors que Mitt Romney tient toujours bon. Newt Gingrich est favori pour les prochaines primaires sur le très conservateur et évangélique territoire de la Caroline du Sud, il n’en demeure pas moins qu’il n’est plus au niveau de son score lors des fêtes de fin d’année. En vérité aucun des candidats « ultra » n’est en mesure de déstabiliser seul Mitt Romney et les récentes attaques de Gingrich sur Romney au sujet de la manière peu éthique dont ce dernier a dirigé son fonds d’investissement « Bain Capital » n’ont pas changé grand-chose aux sondages. Les électeurs républicains ont plutôt tendance à préférer quelqu’un d’efficace quitte à ce qu’il soit peu moral et le fait que Mitt Romney tienne tête à Barack Obama dans les sondages rassure ce socle électoral et entraîne un phénomène de « vote utile » au détriment des trois autres candidats.
Mais la chute de John Huntsman n’est pas forcément une bonne nouvelle. En effet, Mitt Romney se trouve être le seul candidat « modéré » de ces primaires dans un parti (le « Grand Old Party ») fortement influencé par les idées du mouvement Tea Party même si sa représentante officielle Michelle Bachmann a jeté l’éponge avant les fêtes. Dans ses conditions chaque candidat « ultra » tombé voit ses voix se reporter sur un autre « ultra », de quoi penser que l’un d’entre eux gagnerait forcément s’il se retrouvait seul face à Mitt Romney. Quelques attaques ont aussi fait mouche contre lui, en particulier le fait qu’il ne paie que 15% malgré une fortune colossale (entre 190 et 250 millions de dollars). Ce fait, le désignant comme faisant partie des fameux « 1% » se réservant la part du lion des ressources du pays, pourrait effrayer l’électorat indécis votant tantôt démocrate tantôt républicain qui décide en fin de compte du gagnant.
Pour contrebalancer ces attaques, Mitt Romney a réaffirmé son adhésion au crédo républicain qui exige moins d’Etat mais aussi qu’il n’était pas nécessaire d’aller sauver le système bancaire européen.
Le problème c’est qu’un effondrement bancaire en Europe entraînerait celui de l’économie américaine, ce qui explique les multiples visites du secrétaire américain au trésor en Europe pour s’assurer que les dirigeants prennent les mesures qui s’imposent. Que ferait Mitt Romney ? Pour l’instant et tant que les « utras » sont divisés il garde une bonne longueur d’avance. Pour combien de temps ?